5ème Partie 1 : Elie ! Yahweh ou Marie du Sacré Coeur Mont Carmel ?
Mont Carmel !? Mont d'Elie ? Eglise de Marie ou Eglise de Yahweh ????
Le mont Carmel est une montagne côtière en Israël surplombant la mer Méditerranée. La ville de Haifa se trouve en partie à flanc du mont Carmel, ainsi que quelques petites villes, comme Nesher ou Tirat Carmel.
Selon la Bible, le prophète Élie y résidait, d'où son autre nom de « mont St Élie », en arabe جبل مار إلياس, Jabal Mar E
lyas. C'est sur le mont Carmel, qu'affrontant les prêtres de Baal au nom du Dieu d'Israël, il accomplit les
miracles destinés à prouver aux Israélites l'inanité de leurs croyances idolâtres ou syncrétistes. Après sa
victoire, les prêtres de Baal ont été mis à mort.
Un ordre religieux de l'Église catholique romaine, l'Ordre du Carmel (Carmes et Carmélites), a été fondé sur le Mont Carmel au XIIe siècle par Saint Berthold (mort en 1195), pèlerin ou Croisé, qui avec quelques autres s'est
mis à vivre en ermite en terre Sainte sur le mont Carmel comme l'avait fait avant eux le prophète Elie. Cet ordre a été organisé vers 1209 par Saint Albert Avogadro, patriarche latin de Jérusalem qui lui a donné une règle prescrivant la plus grande pauvreté, la solitude et le régime végétarien. Cet ordre est, mondialement, l'un des plus importants ordres catholiques.
Les Carmélites pensent qu'une communauté d'ermites Juifs vivaient sur le Mont Carmel du temps d'Elie, mais on n'en a trouvé aucune preuve jusqu'à présent.
Élie (hébreu : אֵלִיָּהו ēliyahū, « Mon Dieu est Ya » ; syriaque : īlyā ; arabe : إِلْيَاس ilyās) est un prophète majeur dans les religions abrahamiques.
Prophète d'Israël du IXe siècle avant JC, son ministère a lieu dans le royaume d'Israël après la mort de Salomon. Il est le héraut de YHWH, dieu d'Israël, face au dieu des Cananéens, Baal, dont la reine d'Israël Jezabel s'est faite l'ardente missionnaire. Il réalise de nombreux prodiges avant de s'envoler aux cieux dans un tourbillon. Il est aussi, selon les prophètes bibliques, l'annonciateur du Messie à la fin des temps.
Il est fêté le 20 juillet par les catholiques et par les orthodoxes. Plusieurs montagnes portent son nom dont la plus connue est le mont Saint Elias en Alaska.
Origine du nom Élie
Élie est un nom théophore, comme bien des noms qui figurent dans l'Ancien Testament. En hébreu, le prénom אֵלִיָּהו signifie "Mon Dieu est YHWH". L'auteur des Rois a probablement choisi ce nom en raison de la mission particulière qui lui sera attribuée dans le récit biblique et qui vient en opposition avec les adorateurs du dieu Baal. Peut-être n'a-t-il pas choisi ce nom mais l'a-t-il reçu d'un père ou d'un maître.
Le prophète Élie dans l'Ancien Testament
Si Élie a bel et bien existé et n'est pas qu'un personnage fictif, il serait né en -927 et mort en -850 [1] L'histoire du prophète Élie est connue par ce que les exégètes ont appelé le "Cycle d'Élie".
Selon l'Ancien Testament, Élie était un habitant du pays de Galaad et aussi un "Tishbite"[2], c'est-à-dire originaire de la ville de Tishbé (en) (en arabe el istib), au nord de la rivière Yabboq dans le djebel adjloun, un nom de même racine que le mot captivité en hébreu. La tradition l'a fait connaître comme ayant une grande foi en YHWH et lui a attribué de nombreux miracles, dont même ceux de ressusciter les morts et de faire descendre le feu du ciel.
Dans le Premier livre des Rois, Élie apparaît dans l'histoire pour avertir Achab, le roi d'Israël, de la survenue d'une sécheresse causée parce qu'il empêche la pluie de tomber. « Élie, le Thischbite, l'un des habitants de Galaad (IXe siècle av. J.-C.) dit à Achab : “L'Éternel est Vivant, le Dieu d'Israël, dont je suis le serviteur ! Il n'y aura ces années-ci ni rosée, ni pluie, sinon à ma parole”[2]. »
Il part ensuite faire une retraite près d'un torrent affluent du Jourdain. Il boit l'eau du torrent et est ravitaillé en nourriture par des corbeaux. Au bout d'un certain temps le torrent se tarit[3].
Élie part vers Sidon où une veuve de la ville de Sarepta le reçoit et le nourrit. Un miracle a alors lieu, car les maigres provisions de la veuve ne s'épuisèrent pas jusqu'au retour de la pluie[4]. Le fils de la veuve est tombé malade et est mort. Sur la prière d'Élie, celui-ci ressuscite[5].
La sécheresse annoncée précédemment par Élie devait durer plus de trois ans[6]. Finalement, après avoir nourri et abreuvé miraculeusement son prophète, la troisième année de sécheresse, Dieu envoie Élie en mission auprès du roi Achab. Élie rencontre un serviteur du roi nommé Abdias. Celui-ci est terrifié car il a protégé des prophètes que le roi Achab voulait faire tuer. Sur l'ordre d'Élie et malgré ses craintes, Abdias rejoint le roi qui vient à la rencontre d'Élie[7].
Élie réprimande le roi pour avoir sacrifié au dieu Baal et laissé son épouse Jézabel dîner avec quatre cents prophètes d'Astarté. Le roi convoque le peuple et tous les prophètes sur le mont Carmel. Élie est seul face à quatre cent cinquante prophètes de Baal. Chaque camp choisit des taureaux pour en faire offrande à son dieu, mais sans y mettre le feu. Les prêtres de Baal s'agitent mais en vain, le feu ne vient pas consumer leurs offrandes. Élie fait un autel et place les offrandes qu'il fait arroser d'eau par trois fois. Il fait alors une prière et le feu s'abat sur l'autel. Alors Élie donne l'ordre de se saisir des prêtres de Baal et il les égorge. Élie dit à Achab de retourner à Jizreel avant que la pluie ne l'arrête, et la pluie se met à tomber[8].
Jézabel a alors menacé Élie de lui faire subir le même sort qu'il a fait subir aux prêtres de Baal. Élie s'enfuit vers Beer-Sheva dans le royaume de Juda pour s'y réfugier. Élie, complètement découragé par ce qui lui arrive et souhaitant mourir, s'endort au pied d'un genêt. Un ange le réveille et lui offre à manger, il mange et se rendort. L'ange revient et Élie peut marcher ainsi pendant quarante jours. Arrivé à la caverne de Horeb, Élie s'y réfugie. Par la suite, l'auteur biblique décrit des phénomènes atmosphériques, mais Dieu ne se trouve que dans le dernier, "un doux murmure". Dieu lui demande : « Que fais-tu ici Élie ? ». Dieu donne l'ordre à Élie d'aller à Damas pour oindre le roi de Syrie Hazaël, oindre Jéhu comme roi d'Israël et oindre Élisée pour en faire son successeur[9].
Environ six ans plus tard, il met en garde Achab et Jézabel d'un risque de mort violente après que Jézabel a manœuvré pour s'accaparer la vigne d'un certain Naboth dont elle provoqua la mort par lapidation en le livrant à la foule[10]. Les royaumes d'Israël
et de Juda s'allient pour faire la guerre à la Syrie. Au cours d'un combat, Achab est tué. Son fils Achazia lui succède et commet les mêmes fautes aux yeux d'Élie[11].
Achazia malade veut consulter l'oracle de Baal. Élie va à la rencontre des messagers du roi pour leur annoncer la mort prochaine du roi parce qu'il a préféré Baal au Dieu d'Israël[12].
Alors qu'il est en compagnie d'Élisée, Élie est enlevé au ciel dans un tourbillon. Après sa disparition, Élisée lui succède[13].
Ce récit sur l'enlèvement d'Élie au ciel a inspiré la construction de certains scénarios eschatologiques sur son retour miraculeux sur Terre. Selon l'Ancien Testament, Élie reviendra avant le jugement dernier : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive[14]. » La tradition juive attend donc le retour d'Élie[15]. Il reste l'invité lors de la fête juive de l
a Pâque, où une porte ouverte et un siège inoccupé l'attendent toujours.
Autres mentions d'un "Élie" dans l'Ancien Testament
Dans d'autres livres du Premier Testament, il y a d'autres personnages nommés Élie. Il s'agit peut-être du même personnage, mais cela suscite quelques problèmes de chronologie.
Dans le Deuxième livre des Chroniques[16], un certain "Élie" met en garde le roi de Juda, Joram. Si c'est le même personnage, cela
signifie qu'il est passé d'un royaume à l'autre et qu'il est mort plus tard que ne le laisse entendre le Deuxième livre des Rois.
Le nom Élie est aussi porté par un sacrificateur du temps d'Esdras[17].
Mentions d'Élie dans le Nouveau Testament
Élie est le prophète le plus fréquemment cité dans le Nouveau Testament.
Ce passage est une incitation à la prière, montrant la force de celle-ci : « Élie était un homme de la même nature que nous ; il pria avec insistance pour qu'il ne plut point pendant trois ans. Puis il pria de nouveau et le ciel donna la pluie, et la terre produisit son fruit[19]. »
Élie est encore cité dans l'Évangile de Luc[20]. Jean-Baptiste et Élie sont comparés pour leur costume fait de peaux de bêtes[21].
Dans les trois évangiles synoptiques[22], on trouve une manifestation d'Élie en compagnie de Moïse et Jésus dans l'épisode dit de la
« transfiguration » : « Et pendant qu'il (Jésus) priait l'aspect de son visage changea, et son vêtement, d'une éclatante blancheur. Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie qui, apparus en gloire, parlaient de son départ, qu'il allait accomplir à Jérusalem[23]. »
Dans les épîtres, Élie est également mentionné comme modèle inspiration pour la prière. L'apôtre Paul dit ceci d'Élie : « Ne savez-vous pas ce que l'écriture rapporte d'Élie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël[24] ? » L'épître de Jacques
fait aussi référence à Élie pour parler du pouvoir de la prière: « Élie était un homme de la même nature que nous, il pria avec instance pour qu’il ne pleuve point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit[25]. »
Autres utilisations du nom Élie dans les Écritures
Élie est aussi un titre attribué à différents personnages dans les Écritures. Selon les cas, il est synonyme de précurseur ou de "rétablisseur" :
Précurseur : Dans le Nouveau Testament, Élie signifie précurseur. Par exemple, Jean-Baptiste était un Élie parce qu'il était envoyé préparer la voie à Jésus (voir Matthieu 17:12–13).
"Rétablisseur" : Le titre Élie est également appliqué à d'autres personnes qui eurent une mission spécifique à accomplir, comme Jean le Révélateur[26] et Gabriel[27].
Élie Selon les Samaritains
Les Samaritains sont une population vivant actuellement en Israël et en Cisjordanie. Pour eux, c'est le mont Garizim et non Jérusalem qui est le principal lieu saint de la religion hébraïque. Selon la deuxième de leurs sept chroniques, « c'est Élie qui causa le schisme en établissant à Silo un sanctuaire dans le but de remplacer le sanctuaire du mont Garizim[28] ».
Élie, dans l'Islam
Élie est cité dans deux passages du Coran :
« De même, Zacharie, Jean-Baptiste, Jésus et Élie, tous étant du nombre des gens de bien »
— Le Coran, « Le Bétail », VI, 85 ; (ar) الأنعام.
« Élie était, certes, du nombre des Messagers. Quand il dit à son peuple: “Ne craignez-vous pas Allah ?”. Invoquerez-vous Baal et délaisserez-vous le Meilleur des créateurs, Allah, votre Seigneur et le Seigneur de vos plus anciens ancêtres ?. Ils le traitèrent de menteur. Et bien, ils seront emmenées (au Châtiment). Exception faite des serviteurs élus d’Allah. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité: “Paix sur Élie et ses adeptes”. Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants, car il était du nombre de Nos serviteurs croyants »
— Le Coran, « Les Rangs », XXXVII, 123-132 ; (ar) الصافات.
Selon la tradition rapportée par Tabari, il appela les Israélites à l'abandon de l'adoration de l'idole qu'ils appelaient Baal : « Quelques uns disent que Baal était le nom d'une femme, belle de visage, que les Israélites adoraient[36] ». Le roi croit en Élie mais
le peuple ne le suit pas. Le roi devient apostat et Élie demande à Dieu de retenir la pluie pour les châtier. Cela provoque une famine dans la région. Au cours de cette famine, Élie rencontre Élisée qu'il guérit de sa paralysie. Après trois ans de famine, le roi et le peuple admettent le message d'Élie et la pluie revient mais peu après tous renient leur foi. Élie demande à Dieu de le retirer d'au milieu de ces apostats, il est exaucé. Dieu lui donne le paradis pour demeure et Élisée devient son successeur[37].
Élie fut envoyé aux gens de Baalbek, à l'ouest de Damas. Abû Ya'qûb El-Adra'î a rapporté, d'après Yazîd Ibn 'Abdessamed, que Hichâm Ibn 'ammâr a dit: "J'ai entendu quelqu'un rapporter avoir entendu Ka'b El-Ahbâr: "Elie s'est caché du roi de son peuple dans une grotte; il y resta dix ans jusqu'à ce qu'Allah extermina ce roi et qu'un autre prit sa place. Il sortit alors de son refuge et alla trouver ce nouveau roi à qui il exposa le message d'Allah. Ce roi crut en son message, ainsi que tous ses sujets, sauf dix mille d'entre eux. Il ordonna alors qu'ils soient tous mis à mort."
Ibn Abî Eddunya a dit: "Abû Mohammed El-Quasim Ibn Hichâm nous a rapporté, d'après 'Umar Ibn Sa'id Eddimchkî, d'après Sa'id Ibn 'Abdelazîz, d'après certains maîtres de Damas, ce qui suit: "Lorsque Elie s'est enfui, par peur de son peuple, il s'est réfugié dans une grotte si rué sur une montagne pendant une vingtaine ou une quarantaine de nuit. Sa nourriture lui parvenait par l'intermédiaire de corbeaux".
Le mont Carmel est une montagne côtière en Israël surplombant la mer Méditerranée. La ville de Haifa se trouve en partie à flanc du mont Carmel, ainsi que quelques petites villes, comme Nesher ou Tirat Carmel.
L'Ordre du Carmel est un ordre religieux catholique. Ses membres sont appelés Carmes (pour les hommes) et Carmélites (pour les femmes). Intégralement contemplatif à l'origine, l'Ordre du Carmel est aujourd'hui divisé en une branche apostolique (Carmes, quelques carmélites apostoliques) et une branche contemplative (Carmélites). L'Ordre du Carmel est porteur d'une tradition spirituelle riche, qui a une grande importance pour l'Eglise catholique tout entière, notamment grâce à plusieurs docteurs de l'Eglise issus de l'Ordre: Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, Thérèse de l'Enfant-Jésus. Ils sont spécialement connus pour leur enseignement sur la prière ou oraison, très mise en valeur au Carmel.
Les Carmes (Chaussés ou "Grands Carmes", et déchaux), contrairement aux carmélites, ne vivent pas cloîtrés, mais exercent un apostolat à l'extérieur de leurs couvents; ce qui fait qu'ils ne sont pas considérés comme contemplatifs au sens strict, ni comme moines. Mais ils ont conservé quelques aspects de la vie monastique: ils observent un certain silence et se livrent au jeûne et à la prière. Au Moyen Âge, ils portaient une robe brune et une chape blanche avec des barres de couleur brune, d'où le nom de Barrés qu'on leur donnait aussi.
Les Carmélites, religieuses qui suivent la règle du Carmel, sont par contre pour leur grande majorité des contemplatives, dont la vie est intégralement orientée vers la prière, sans apostolat extérieur. Les Carmélites ont été introduites en France dès 1452. Peu de temps après, à partir de 1562, le Carmel féminin fut réformé par Thérèse d'Avila en Espagne. Rapidement, le cardinal de Bérulle et Barbe Acarie firent adopter cette réforme en France. C'est dans un couvent de Carmélites de Paris (rue d'Enfer) que se retira Mademoiselle de La Vallière. Il existe aujourd'hui des carmélites apostoliques qui ne vivent pas en clôture.
Origine et développement au Moyen Âge
Au moins dès le XIIe siècle, des hommes s'inspirant du prophète Élie vivent en ermites dans les grottes du Mont Carmel. Albert
Avogadro, patriarche latin de Jérusalem, leur donne une règle de vie vers 1209. Cette règle, constituée de quelques thèmes majeurs empruntés à la Bible, est centrée sur la prière. On les appelle habituellement en français les Grands Carmes. L'appellation officielle de ce très ancien institut est celle d'Ordre de Notre Dame du Mont-Carmel.
Le Siège de Jérusalem en 1187, qui achève la reconquête de la Palestine par Saladin, incitent les chrétiens venus d'Occident lors des croisades à partir. De retour en Europe en 1238, ils vivent de plus en plus dans les villes où ils constituent de petites communautés. En 1247, l'ordre mendiant qu'est le Carmel est organisé par le pape Innocent IV.
Des femmes proches de ces communautés de Frères sont attirées par leur vie de prière. Ainsi par exemple, des béguinages aux Pays-Bas donnent naissance à des monastères de carmélites dans la seconde moitié du XVe siècle.
Jean Soreth, frère du couvent des Carmes de Caen, supérieur de l'Ordre du Carmel de 1451 à 1471, s'efforça de convaincre ses Frères de mener une vie religieuse plus rigoureuse et travailla à la transformation de quelques béguinages des Pays-Bas en monastères de carmélites. Le mouvement ainsi lancé se répandit en Italie, en Espagne et en France avec la duchesse de Bretagne Françoise d'Amboise. Celle-ci épouse le duc de Bretagne à l'âge de 15 ans. Veuve à 30 ans, elle fonde un couvent de carmélites près de Vannes avec l'aide de Jean Soreth et y prend l'habit.
La Réforme thérésienne et son extension en Europe
Dans le contexte de la tourmente protestante et du Concile de Trente, deux grandes figures marquent en Espagne la vie du Carmel :
- Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582)
- Saint Jean de la Croix (1542-1591) qui fonde les Carmes déchaussés en 1568
Ils renouvellent dans l'ordre le sens de la prière et de la pauvreté à travers l'humilité et une vie cachée.
À la suite de la fondation du premier monastère de la réforme, le couvent Saint-Joseph à Avila en 1562, seize communautés féminines et quinze communautés masculines nouvelles naissent en l'espace de vingt ans.
Cette réforme s'étend rapidement à la France où existent, en plus des carmels non réformés (au nombre de six) déjà présents, soixante-quatorze carmels féminins et soixante-sept couvents de Carmes à la fin du XVIIe siècle.
Le Siècle des lumières est un temps de fléchissement spirituel pour la vie religieuse confrontée aux remises en questions du rationalisme.
Le 17 juillet 1794, les Carmélites de Compiègne dont soeur Charlotte de la Résurrection sont guillotinées à Paris.
La renaissance du Carmel
Elle se fait difficilement au cours du XIXe siècle. Dominique de Saint-Joseph, espagnol chassé de son pays par les persécutions dont
l'Église est l'objet, réalise en France la première réimplantation des Carmes en 1840, à Rions au hameau de Broussey, près de
D'autres figures contribuent à la restauration du Carmel : l'espagnol François Palau, l'officier polonais Joseph Kalinowski, le pianiste et carme allemand Hermann Cohen. Sainte Thérèse de Lisieux et sainte Élisabeth de la Trinité renouvellent son message spirituel. La lecture d' Histoire d'une âme de la sainte de Lisieux a un immense retentissement, ainsi que sa canonisation en 1925.
En 1831, trois prêtres indiens (Kuriakose Elias Chavara (1805 dans l'Etat de Kérala -1871), Thomas Porukara et Thomas Palakal) fondent à Mannanam la Congrégation des Serviteurs de Marie Immaculée du Mont-Carmel, communément appelés Carmes de Marie Immaculée, affiliés aux Carmes Déchaux en 1831. Le P. Chavara, prêtre de l'Église Syro-malabare (unie à Rome) qui a été béatifié le 8 février 1986 par Jean-Paul II, a également fondé la congrégation féminine du Carmel de Marie en 1866. Ces deux congrégations se sont également implantées en Afrique et en Europe. En 1882, les frères lyonnais convertis du judaïsme en 1854 Joseph et Augustin Lehmann fondent le Carmel de Haïfa.
En 1933, le Carmel de Cologne accueille une philosophe juive réputée, Edith Stein, qui prendra le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix, récemment canonisée.
Au XXe siècle le père Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus fonde le premier Institut séculier carmélitain, faisant partie du Tiers-Ordre
carmélitain. Dans les années 1970, le Brésilien José Cardoso Sobrinho, farouchement opposé à la théologie de la libération, a été conseiller général et procureur général des Carmélites, avant d'être nommé archevêque d'Olinda et Recife.
Aujourd'hui
La tradition du Carmel comprend aujourd'hui, depuis la réforme du XVIe siècle, quatre branches distinctes :
- Les Grands Carmes et Carmélites chaussés de l'ancienne observance (qui n'ont pas adopté la réforme), et qui ont réalisé depuis peu leur réimplantation en France à Nantes et à Angers. Ils sont issus de la réforme de Rennes appelée aussi Réforme de Touraine, effectuée par le Fr. Philippe Thibaut aidé de Jean de Saint-Samson.
- Les Carmes et les Carmélites déchaussés, issus de la réforme de Thérèse d'Avila et Saint-Jean de la Croix, qui sont au nombre d'environ 4000 frères et 12000 sœurs sur les cinq continents. Des laïcs vivent aussi au sein de communautés carmélitaines.
Le premier Carmel féminin fondé en 1463 par Françoise d'Amboise a adopté la réforme thérésienne. Il est encore présent aujourd'hui à Vannes.
Le Carmel de Pontoise, fondé en 1605, est le plus ancien Carmel de la réforme en France, en activité sans interruption depuis sa fondation.
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